Héliopolis / Grand Caire

 

En proie à une démographie galopante dès les années 1950, la capitale égyptienne grignote peu à peu le désert... jusqu'aux mythiques Pyramides !
Dans ce Grand Caire populaire, Héliopolis, cité idéale du début du XXe siècle, et Maadi, chérie des expatriés, font figure de banlieues huppées.

Héliopolis

Il existe au Caire, un quartier cosmopolite au carrefour de trois cultures, l'Occident, l'Orient et l'Afrique. Un quartier lié aussi à la redécouverte de la Villa Empain. C'est Héliopolis et son constructeur n'est autre qu'Édouard Empain, le fondateur de la dynastie.

"Héliopolis, explique l'archéologue Marie-Cécile Bruwier, directrice du musée de Mariemont, était le plus grand temple solaire de l'Égypte ancienne. À l'époque, on y trouvait une vingtaine d'obélisques transportés plus tard vers Alexandrie. Le lieu fait aussi partie de la géographie sacrée du voyage de la Sainte-Famille en Égypte. Héliopolis serait le lieu où elle se serait abritée. C'est toujours un endroit de pèlerinage."

Lorsque Léopold II incite les industriels belges à investir en Égypte, Édouard Empain ne se fait pas prier. Très actif dans tout ce qui est trains et vicinaux (c'est lui qui a construit le métro parisien), il a sur place, non loin de l'ancien site d'Héliopolis, l'occasion d'acheter, au début du XXe siècle, un vaste territoire de sable, d'une superficie égale à celle du Caire.
"Il y voit directement l'occasion,
développe à son tour Anne Van Loo, architecte et urbaniste, de créer une ville idéale reliée au Caire par une ligne de tram. Un endroit qui serait habité par l'intelligentsia locale et européenne. Il imagine d'abord une ville composée de plusieurs oasis avec un centre de loisirs, des quartiers plus modestes etc. Mais il va être partiellement arrêté dans son élan par la crise financière qui frappe alors l'Égypte."
L'Héliopolis d'Édouard Empain naîtra pourtant du sable. C'est une ville avec deux centres où la tradition islamique, l'Art nouveau et l'Art déco se mélangent.
"Des gens de toutes les nationalités s'y installent,
continue Anne Van Loo, c'est un endroit cosmopolite. De l'échange entre la ville et ses habitants va naître un système urbain unique."

Rattrapée par l'extension du Caire dans les années 60, Héliopolis garde son caractère particulier.
"C'est une partie de la ville très active et qui garde son côté multiculturel. Le Grand Hôtel construit par Empain, par exemple, est devenu le Palais présidentiel."

C'est là aussi que l'on peut découvrir l'étonnante "Villa hindoue" d'Édouard Empain, un lieu emblématique, racheté par l'État Égyptien en 2005.
"Des discussions existent entre la Belgique et l'Égypte. Il s'agirait de faire de la Villa un lieu d'études et de recherches sur Héliopolis ainsi qu'un centre de rencontres entre les diverses cultures."
Comme une grande soeur de la villa bruxelloise de Louis Empain.

Immeubles à arcades de style mauresque.

Une entrée du palais présidentiel.

La Basilique au milieu de la circulation moderne.

Une belle villa parmi de nombreuses autres bien conservées (les plus imposantes sont devenues des ministères ou bâtiments publics).

Mariage de la modernité et du style mauresque.

   

La Villa Hindoue (Baron Palace).

Les nouvelles cités du Grand Caire

Aujourd’hui, les points de vue diffèrent quant aux nouveaux "compounds" (résidences) qui fleurissent en périphérie du Caire. Véritables havres de paix pour les uns, villes-prisons d’une classe moyenne aisée pour les autres, ces villes éloignées sont de réelles barrières sociales où le pauvre n’est pas admis.

 

 

De très nombreuses villas hollywoodiennes se construisent à New Cairo.

La vie y est belle et agréable. Avertissement à l'entrée : les "nounous" qui gardent les enfants des riches habitants n'ont pas le droit de s'y baigner.

De nombreux équipements sportifs à la disposition des enfants du club privé de la cité nouvelle encore en développement.

La Future University Egypt (FUE) de New Cairo.

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