Farouk  Ier

Farouk Ier (La Caire 1920 - Rome 1965), roi d'Égypte (1937-1952).

Farouk n'a que 15 ans quand son père, le roi Fouad Ier meurt en 1936. Un conseil de régence est donc formé pour gouverner l'Égypte jusqu'à ce que les pouvoirs constitutionnels lui soient confiés le 29 juillet 1937.

Farouk se montre fidèle à la politique qu'avait menée son père, maintenant une attitude hostile envers le Wafd, parti nationaliste et constitutionnaliste. L'antagonisme entre le palais et le principal parti politique profite aux Britanniques qui, s'ils avaient renoncé en 1922 au protectorat égyptien, occupaient toujours militairement le pays. Le 26 août 1936, quelques mois après l'accession au trône de Farouk, l'Égypte conclue un traité avec la Grande-Bretagne par lequel les troupes britanniques se retirent du territoire égyptien, à l'exception notable du canal de Suez. L'accord stipule également qu'en cas de danger de guerre ou de menace internationale les Britanniques pourraient à nouveau se déployer sur l'ensemble du pays. Le Soudan demeure par ailleurs sous la tutelle de l'Empire britannique.

Ayant écarté en 1939 le Wafd du pouvoir, Farouk Ier se montre réticent à l'entrée en guerre de son pays aux côtés des Britanniques au début de la Seconde Guerre mondiale. Il laisse les troupes britanniques, conformément au traité de 1936, se concentrer sur le territoire égyptien mais déclare la non-belligérance de l'Égypte. Cependant, le maréchal Rommel ayant lancé une offensive en Libye, en février 1942, les Britanniques lancent un ultimatum à Farouk, menaçant de le faire déposer. Le roi obtempère et rappelle au pouvoir le chef du Wafd, Nahas Pacha, dont le parti s'était d'emblée déclaré contre les nazis.

L'après-guerre voit le pouvoir de Farouk, déjà affaibli par sa vénalité, vaciller. Le roi avait certes pu, dès 1944, congédier Nahas Pacha sans susciter de protestations populaires, tant le Wafd était discrédité par sa politique de collaboration avec les Britanniques, autrefois honnis. Mais il doit affronter en 1946 de violentes grèves provoquées par le chômage et le ressentiment nationaliste. Farouk tente, en affirmant son indépendance vis-à-vis des Britanniques et en s'engageant dans le mouvement panarabique, de regagner le soutien populaire. L'Égypte parraine ainsi, en mars 1945, la création de la Ligue arabe. Le 15 mai 1948, l'armée égyptienne, avec d'autres forces des pays arabes, pénétre en Palestine pour empêcher la création de l'État d'Israël. Dans son pays, Farouk sera tenu responsable de la débâcle militaire subie par les troupes arabes.

En octobre 1951, Farouk se proclame roi d'Égypte et du Soudan, tandis que son Premier ministre, Nahas Pacha, rappelé l'année précédente, dénonçe les accords anglo-égyptiens. Cette ultime provocation envers les Britanniques ne permet pas au monarque d'apaiser les militaires nationalistes. Dans la nuit du 22 au 23 juillet 1952, un coup d'État mené par le comité des « Officiers libres », constitué en 1949 au sein de l'armée et dirigé par le colonel Gamal Abdel Nasser, contraint Farouk à l'abdication au profit de son fils, Ahmed Fouad II, âgé d'à peine 6 mois. Ainsi, le 26 juillet 1952, le roi Farouk signe le document de l’abdication au palais de Ras el Tin à Alexandrie.

Farouk s'exile en 1959 dans la principauté de Monaco puis en Italie où il meurt en 1965. Il est enterré au Caire dans la mosquée El Rifaï.

Il fut le dernier roi d'Égypte.

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