KOM OMBO

 

 

Construit immédiatement an bord du Nil, ce sanctuaire bénéficie d'un cadre exceptionnel et offre un très beau point de vue sur la palmeraie  gui l'entoure. Sa conception est originale puisqu'il s'adresse à deux triades divines différentes, d'où le caractère bipartite de l’édifice. Les reliefs gravés sur les colonnes de la cour sont d'une qualité remarquable.

 

Situé sur la rive orientale du Nil, ce sanctuaire bénéficie d'une situation tout à fait exceptionnelle : il donne directement sur le fleuve, dominant ainsi l'ensemble de la palmeraie. La particularité de cet édifice réside dans son caractère bipartite. Cette conception particulière, unique en Egypte, répond à une nécessité strictement théologique, puisque le temple est consacré à deux triades divines bien distinctes.

La moitié gauche, au nord,  est réservée au dieu faucon Haroéris, "Horus l'Ancien" ou "Horus le Grand", à la déesse Tasentnefret, la "Bonne sœur", et au dieu fils Panebtaoui, le "Maître des Deux Terres" ; la partie droite, au sud, est consacrée au dieu crocodile Sobek , à la déesse Hathor et au dieu fils Khonsou.

Le dieu Sobek.

En réalité, hormis le "saint des saints", situé au fond du temple et composé de deux pièces séparées, le bâtiment n'est pas nettement fragmenté en deux. La cour, les deux salles hypostyles et les trois vestibules constituent des parties communes dans lesquelles on pénètre par deux portes situées de part et d'autre de l'axe médian. Ainsi, lorsque l'on se place dans l'un des deux sanctuaires sacrés et que l'on regarde vers le Nil, on aperçoit l'enfilade de portes partant de l'entrée du bâtiment et conduisant au "saint des saints".

Un temple symétrique.

Tel qu'il se présente aujourd'hui, l'édifice remonte à l’époque gréco-romaine, le plus ancien roi figuré sur les reliefs étant Ptolémée VI (3ème s. ap. J.-C.). Toutefois, la présence de blocs portant le cartouche de Thoutmosis /// dans les ruines du mammisi - édifice situé dans l'angle nord-ouest du temple et destiné à célébrer la naissance des deux dieux enfants, Khonsou et Panebtaoui - permet d'affirmer que la fondation de ce lieu de culte remonte au moins à la XVIIIe dynastie.

Si, dans l'ensemble du sanctuaire, les scènes figurées sur les parois ne sont pas spécialement originales - on y voit Pharaon devant les divinités maîtresses du lieu -, on est agréablement surpris par la qualité d'exécution des reliefs gravés sur les parois des salles et, en particulier, sur les colonnes de la première cour ; ici, certaines images possèdent encore leurs couleurs d'origine. De même, lorsqu'il sont encore en place (ce qui est le cas dans la première salle hypostyle), les chapiteaux composites méritent une attention particulière; bien qu'un peu massifs et surchargés, ils sont de très belle facture et présentent, de surcroît, la particularité d'être tous différents.

Le pharaon coiffé du khepresh.

Sur le mur d'enceinte en grès enserrant le temple, un tableau assez étonnant présente des instruments médicaux et chirurgicaux disposés sur plusieurs registres. Il fait référence à une légende entourant Haroéris, divinité chargée de lutter contre les ennemis de Rê. Le mythe explique que ses yeux sont le soleil et la lune. Lorsque les deux astres sont invisibles, il souffre de cécité et devient "Celui qui n'a pas d'yeux". Ce handicap ne l'empêche pourtant pas de combattre, mais l'issue des batailles est souvent désastreuse : non seulement il extermine les conspirateurs, mais il lui arrive, par mégarde, de tuer les autres divinités, même celles qui soutiennent le monde. Bien entendu, les troubles qui s'ensuivent sont dramatiques car ils mettent en péril l'équilibre de l'univers et engendrent une lutte acharnée contre les forces du chaos. Pour conjurer le trouble d'Haroéris, les prêtres de Kom-Ombo ont résolu de faire graver, sur les parois de son temple, une série d'instruments censés soigner symboliquement le dieu : pinces, ciseaux, tenailles, scalpels...

Les instruments médicaux et chirurgicaux.

 

Le hiéroglyphe symbolisant la force et la santé.

Kom Ombo par David Roberts

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