Le musée égyptien du Caire

Al-Mathaf ("le musée" en arabe)

 

L'entrée du musée égyptien du Caire.

Histoire du musée

En 1835, le gouvernement égyptien mit en place le Service des Antiquités égyptiennes afin de mettre un terme au pillage des sites archéologiques et exposer les oeuvres qui appartenaient à l'État. Dans un premier temps, les jardins de l'Ezbékyia, au Caire, servirent d'entrepôt pour tous ces objets. La collection fut ensuite transférée dans un édifice de la Citadelle.

Le musée initial, créé à Boulaq en 1858, fut dirigé par l'archéologue français Auguste Mariette (1821-1881). En 1880, son contenu fut transféré à Gizeh dans une annexe du palais d'Ismaïl Pacha, souverain d'Égypte. Le musée actuel, construit en 1900 dans le style néo-classique par l'architecte français Marcel Dourgnon, expose plus de 120 000 objets (mais plus du double reste dans les réserves et dans les caves !).
 

La statue en bronze d'Auguste Mariette et sa tombe dominent le jardin du musée, à gauche de l'entrée.

Ses collections

Le musée égyptien du Caire abrite la plus vaste, la plus riche et la plus complète collection d'antiquités pharaoniques au monde sur une période de cinq mille ans. Cette collection est plus ou moins présentée par ordre chronologique.

Elle comprend notamment :

- Les objets provenant des tombes des rois et des membres des familles royales du Moyen Empire et découverts à Dahshur en 1894.

- Le contenu des tombes royales de Touthmôsis III, de Touthmôsis IV, d'Aménophis III et de Horemheb, et la tombe de Yuya et Thuya.

- Les objets provenant de la tombe de Toutankhamon, comptant plus de 3 500 pièces, dont 1 700 sont exposées dans le musée.

- Les objets de tombes royales et privées de Tanis datant des XXIème et XXIIème dynasties.

- Les objets datant de la période d'Amarna et fabriqués pour Akhenaton et les membres de sa famille, ainsi que pour certains hauts dignitaires. Ces objets seront découverts à Tell el Amarna, à Hermopolis, à Thèbes et à Memphis entre 1912 et 1933.

- Les collections d'objets provenant des palais royaux.

 

Les momies de certains pharaons de la XVIIIème à la XXème dynastie découvertes à Thèbes ont été exposées pendant plus d’un siècle au musée du Caire mais le 3 avril 2021, au cours d'une parade royale, 22 momies de souverains de l’antiquité égyptienne (18 pharaons et 4 reines, dont Ramsès II et la reine Hatchepsout) ont défilé dans les rues du Caire pour rejoindre le Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC), où elles sont désormais exposées dans de meilleures conditions; elles y sont présentées individuellement aux côtés de leurs sarcophages, dans un décor rappelant les tombes souterraines des rois, avec une biographie et des objets liés aux souverains.

  

 

Le projet du Grand Egyptian Museum (GEM)

En 2002, le gouvernement égyptien a décidé d'édifier un vaste complexe : Le Grand Musée Égyptien.  La première pierre du a été posée le 4 février 2002 par Hosni Moubarak. Ce projet d'envergure, dont le coût prévu est de 550 millions de dollars, sera installé à proximité du Caire, sur le plateau de Gizeh, tout près des pyramides.

Pour concevoir ce nouveau concept de musée archéologique, a été lancé un concours international placé sous le patronage de l'UNESCO.

"Le Grand Musée égyptien est conçu pour être un des plus grands musées du monde. Il sera construit près des pyramides et contiendra la plus grande collection d’objets égyptiens antiques au monde. Le musée, qui est placé sous le patronage de l’UNESCO et qui sera exécuté sous la direction du Ministère de la Culture et du Conseil Suprême des Antiquités, a déjà fait l’objet d’un concours d’architecture auquel ont participé 83 pays, hormis l’Égypte. Parmi les 1557 projets proposés, le choix s’est porté sur le consortium irlandais d’architectes Henegan Peng et les sociétés anglaises d’ingénierie Buro Happold et Ove Arup. L’équipe est en train de finaliser la conception des laboratoires de conservation ainsi que les réserves archéologiques dont la construction devrait commencer cette année même en 2005. La construction du musée en tant que tel débutera en 2006.

La mission du musée est une mission de conservation, de préservation et de recherche autour des collections. Elle vise également à éduquer le public sur l’ancienne Égypte en le « distrayant ». Pour réaliser ces objectifs, le Grand Musée Égyptien s’équipera des dernières avancées muséologiques. Le musée est aussi conçu pour être le premier musée virtuel au monde. C’est pourquoi les technologies de l’information sont une des composantes majeures du projet. Enfin, ce musée aura un impact considérable sur le développement de l’Égypte : préservation du patrimoine culturel, tourisme, qualité de vie et développement économique."

Nora EBEID et Mohamed SALEH
Directeurs administratif et financier du Grand Musée égyptien
11 Mars 2005

 

Le nouveau musée, dont le nom GEM est déjà un clin d'oeil (GEM = pierre précieuse en anglais), est situé près des pyramides de Gizeh et en harmonie avec elles, ses lignes de fuite étant alignées sur le sommet de chacune des trois pyramides :

Le point fort du projet retenu réside dans la façade "lumineuse" du musée : un mur de 800 mètres de long et de 40 mètres de haut, tout en albâtre, une roche légèrement translucide et typique de l'artisanat du Sud égyptien.

Sa construction devrait s'achever initialement fin 2017; son inauguration très attendue devrait finalement avant la fin de l'année 2023.

Parmi les pièces les plus importantes qui seront exposées, il est prévu d’y transférer la totalité de la collection, unique au monde, du tombeau de Toutankhamon. Il est également prévu que ce grand musée accueille le trésor de Tanis ainsi que la barque solaire de Chéops, autrefois conservée dans un bâtiment au pied de la pyramide.

La statue de Ramsès II, longtemps emprisonnée en face de la gare centrale du Caire et déplacée fin août 2006, trône déjà au beau milieu du hall principal du Grand Musée.

On pourra également y voir, à travers des effets visuels, les pièces égyptiennes les plus importantes qui se trouvent dans des musées étrangers, comme le buste de Néfertiti, actuellement au musée de Berlin, ou la pierre de Rosette qui se trouve au British Museum de Londres.

Il est prévu qu'il attire quelque huit millions de visiteurs par année, soit un nombre plus élevé de visiteurs que ce qu'accueille annuellement le British Museum de Londres, le plus important musée au monde.

 

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