Jean François Champollion

(1790 - 1832)

 

 

Né à Figeac (Lot) le 23 décembre 1790.

Sa mère, mourante, se serait vu annoncer la venue d’un enfant qui serait une « lumière du siècle à venir ».

Son père est libraire.

A 5 ans, il apprend à lire seul dans un missel.

A 8 ans, sous la férule d’un bénédictin sauvé de l’échafaud par son père, il lit Homère et Virgile.

A 10 ans, son frère Jacques-Joseph dit « Figeac », son aîné de douze ans, décide de l’emmener avec lui à Grenoble où il continuera ses études.

Épris de sciences naturelles, fasciné par l’Antiquité, il dévore les livres et apprend seul l’hébreu, puis l’arabe, le copte, le chinois…Il rassemble les textes anciens traitant de l’Égypte.

Il est présenté par son frère, devenu son collaborateur puis son ami, au physicien Joseph Fourier nommé en 1802 préfet de l’Isère et qui, membre de l’expédition d’Égypte, est chargé de rédiger la préface historique de la « Description de l’Égypte ».

En 1807, il arrive à Paris pour suivre les cours de langues orientales (persan, sanscrit) par les plus grands orientalistes de son temps. Jean-François est décidé à étudier l'Égypte ancienne : "De tous les peuples que j'aime le mieux, je vous avouerai qu'aucun ne balance les Égyptiens dans mon cœur".

En deux ans, il surpasse ses maîtres et devient à son tour professeur. Il revient en octobre 1809 à Grenoble comme professeur suppléant d’histoire à l’université où son frère aîné vient d’être nommé à la chaire de littérature grecque.

En 1815, Napoléon entre triomphalement à Grenoble et confie de nombreuses responsabilités administratives à Figeac.

En 1816, les deux frères sont proscrits pour leurs idées républicaines et assignés à résidence à Figeac.

Champollion revient à Grenoble ouvrir un établissement scolaire qui acquiert une grande renommée.

En 1818, il épouse Rosine Blanc, fille d’un riche gantier grenoblois.

Condamné en 1821 pour sa participation à une insurrection libérale, il doit quitter le Dauphiné pour Paris où il retrouve son frère.

A Paris, Figeac le présente à Bon Joseph Dacier, baron d’empire, historien et secrétaire perpétuel à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Qui le prend sous sa protection.

Quelques mois plus tard, le 22 septembre 1822, dans une communication passée à la postérité sous le titre de « Lettre à Monsieur Dacier », Champollion expose les principes de l’écriture hiéroglyphique.

Le 14 septembre 1822, il avait en effet découvert à partir de deux cartouches de la pierre de Rosette (il travailla uniquement à partir d'une copie et ne vit jamais l'originale), les noms des deux plus grands pharaons : Ramsès (un soleil suivi de trois signes) et Thoutmosis (un ibis, animal du dieu Thot, suivi des mêmes signes), donnant aux premiers hiéroglyphes leur nom copte et aux suivants une valeur phonétique. Dans un même nom, les hiéroglyphes peuvent donc avoir des valeurs différentes, exprimant une idée (idéogramme) ou un son (phonogramme).

En 1824, naît sa fille Zoraïde.

En 1824 et 1825, il séjourne à Turin où il classe la collection Drovetti puis à Florence, Rome et Naples où il étudie les antiquités égyptiennes.

Lors d’une seconde mission en 1826 à Livourne, Jean-François remarque une collection d'antiquités égyptiennes mise en vente par le consul anglais Henry Salt. A la demande de Champollion, Charles X achète la collection, et l'égyptologue est chargé de superviser le retour de celle-ci en France; c'est au cours de ce séjour à Livourne qu'il rencontre le seul grand amour de se vie, la poétesse Angelica Palli.

Le 15 mai 1826, une ordonnance signée de Charles X le nomme conservateur d’une nouvelle division du Louvre, la division des monuments égyptiens et orientaux, malgré l’opposition de Jomard qui briguait le poste et de Forbin, directeur du musée.

Il est aussi chargé d’un cours public et gratuit d’archéologie égyptienne (préfiguration de l’École du Louvre).

Le 2 juillet 1827, il envoie une lettre à Charles X lui demandant de lui confier une mission de voyage littéraire en Égypte. De son côté, Rosellini, orientaliste pisan et élève de Champollion, adresse une lettre analogue au grand-duc de Toscane.

Tous les participants à cette mission franco-italienne se retrouvent le 31 juillet 1828 à Toulon pour embarquer sur la corvette française L’Églé. Son rêve se réalise enfin, il part pour l'Égypte.

A son arrivée, le 24 août le consul de France Drovetti présente l'équipe au pacha Méhémet Ali.

Champollion va passer dix-sept mois en Égypte. Le 20 novembre, il atteint Thèbes. Puis de retour de Nubie il s'arrête à Karnak où il étudie de mars à septembre. Son expédition en Égypte lui permet de confirmer sa découverte et d'identifier les temples et les monuments funéraires de la vallée du Nil.

De retour en France, Champollion est élu à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et nommé en 1831 à la chaire d’égyptologie du Collège de France créée pour lui.

Miné par l’urémie depuis 1825, il emploie ses dernières forces à rédiger une « Grammaire » qui sera publiée par son frère en 1836.

Champollion s’est éteint le 4 mars 1832 à l’âge de 41 ans.

Champollion l'Égyptien.

En 1986, la Ville de Figeac lui rend hommage et crée un musée d'égyptologie dans sa maison natale :musée Champollion à Figeac.

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