Le désert Libyque

Les plus beaux paysages d’Égypte

 

"Ce n’est que sable, aridité terrible, désert absolu." (Hérodote)

L'Égypte possède trois grands déserts : à l'ouest le désert Libyque, sablonneux ; à l'est le désert Arabique et la péninsule du Sinaï,  montagneuse. Les  déserts égyptiens font partie d'une longue ceinture qui se déploie de la côte Atlantique de l'Afrique du nord (Maroc), se dirige vers la mer Rouge, le Sinaï, la péninsule Arabique, l'Iraq et continue vers l'est, vers l'Asie centrale, jusqu'au monde Chinois.

Le désert Libyque ou désert occidental, s'étend à l'est du Nil jusqu'à la Libye, sur une distance de 800 km, couvrant les deux tiers du pays. Les oasis d'Égypte sont les plus impressionnantes du monde saharien mais elles demeurent méconnues, situées loin des couloirs touristiques de la Haute-Égypte.

Ici, le désert est le plus aride du monde : alors que le Sahara reçoit en moyenne cent millimètres de pluie par an, le désert Libyque n'en reçoit que cinq. Dans cette partie ouest de l'Égypte (près de trois millions de kilomètres carrés), il ne pleut jamais à l'exception de quelques averses brèves qui s'évaporent instantanément.

Le vent qui se fait sentir au mois de février (Amshif) entraîne la poussière et l'accumulation du sable qui provoque un déplacement des dunes (barcanes), du nord au sud et d'ouest en est.

On comprend l'importance de l'eau; les zones fertiles sont situées dans les parties les plus basses des oasis; la nappe d'eau s'étend de 100 à 170 mètres au-dessous du niveau du sol, sur une couche de grès; elle est distribuée en surface soit par des sources naturelles, soit par des puits artésiens.

À l'exception de Siwa, située au-dessous du niveau de la mer, au fond d'une dépression, ces oasis sont placées sur un plateau de grès, correspondant à l'emplacement du lit d'un fleuve évaporé, peut-être un cours ancien du Nil, Urnil, qui aurait coulé parallèlement au fleuve actuel. Cela reste à prouver car les oasis orientales occupent le fond de dépressions naturelles dues à l'érosion éolienne.

Ces cuvettes sont profondes d'une centaine de mètres par rapport à la péléplaine qui les domine de ses escarpements rocheux; elles sont alimentées par une nappe d'eau fossile qui s'est constituée au cours des diverses phases humides du climat saharien; nappe que les géophysiciens estiment vieille de 25000 à 40000 ans et qui ne se renouvelle pas. (Jean Vercoutter).

Au-dessus de la plaque de grès, repose en général une couche d'argile rouge (jaunâtre dans l'oasis de Siwa); cette couche d'argile s'use sans cesse par érosion; l'alternance de strates de calcaire et de grès forme des paysages souvent étonnants, comme par exemple le "désert blanc".

Les études concernant l'examen des sites, des vestiges végétaux et animaux ainsi que la datation au carbone 14 attestent d'une alternance de climats en quatre phases principales :

- 10500-5500 : Période du "grand humide" avec communications entre le Sahara et la Vallée

- 5500-4500 : Période du "grand aride" avec repli des hommes dans les oasis et dans la Vallée

- 4500-2500 : Période humide

- 2500 à nos jours : Période sèche

A la fin du Paléolithique supérieur, une forêt équatoriale recouvrait toute une partie du Sahara jusqu'à la vallée du Nil peuplée d'animaux sauvages. Il y a plus de douze mille ans, le désert était couvert de lacs, de rivières et d'une abondante végétation nécessaire à la vie d'une population de pasteurs et d'agriculteurs, avec de nombreuses sources où se désaltéraient gazelles, autruches et girafes.

Depuis le IIIe millénaire, un dessèchement du climat a regroupé les hommes, en quête d'une eau rare, vers les oasis et la bande fertile du Nil. Le désert est devenu une steppe avec des affleurements d'eau suffisants pour que les hommes puissent le traverser. Les rares oasis sont restées peuplées; des communications se sont établies entre les quelques points d'eau ou espaces verts et la vallée du Nil ; un réseau de pistes, d'une même valeur que le fleuve, permit à des caravanes d'ânes et de chameaux de se rendre de la Méditerranée à l'Afrique noire. Les pistes sahariennes eurent l'avantage d'éviter la crue du Nil, les méandres, les cataractes et l'hostilité des Nubiens installés sur les rives du fleuve entre les deuxième et première cataractes.

Aujourd'hui, ces paysages arides se déroulent sur mille kilomètres, passant de hautes dunes de sable à de grandes buttes de calcaire dressées comme des châteaux fantastiques.

SE RENDRE DANS LES OASIS

On compte ici cinq oasis principales,  parallèles au  Nil : Siwa, Bahariya, Farafra, Dakhla, Kharga. Ces  "îles  de  verdure" sont reliées par des routes asphaltées (à l'exception de la route entre Siwa et Bahariya aux nombreuses dunes) et les moyens de logement, lors des étapes, sont facilités par des hôtels corrects. On peut facilement  emprunter ces routes, à condition d'utiliser de préférence un véhicule tout terrain  (4x4),  de  prévoir  le  plein d'essence, des pneus de rechange, d'emporter son déjeuner, de s'assurer les services d'un chauffeur et d'un guide connaissant bien le désert.

Sur la route reliant les oasis de Farafra et de Bahariya, il existe deux déserts, le Désert Noir et le Désert Blanc. A cela s’ajoutent plusieurs autres curiosités naturelles dont la plus connue est la Montagne de Cristal.

Le Désert Noir

Les reliefs sont ici recouverts de croûtes et saupoudrés par des pierrailles ferrugineuses (quartzites) couronnant des buttes délimitées par l’érosion d’un très ancien réseau hydrographique. Le paysage désolé est extraordinaire.

 

 

La Montagne de Cristal

La Montagne de Cristal est un spectacle unique. Il s’agit d’amas de très gros cristaux lenticulaires et d’arches cristallines formés de calcite, aragonite et gypse.

 

Le Désert Blanc

Le plus fantastique des déserts est le Désert Blanc, aux rochers calcaires dont les formes ressemblent à des animaux ou à des visages caricaturés. Il se situe au nord de l'oasis de Farafra, la plus grande de toutes les oasis égyptiennes.

Géologiquement, le Désert Blanc est constitué par du calcaire crétacien (de la période du Crétacée). Cette pierre est aussi plus communément nommée "chalk" (calcaire, ou craie, en anglais). Une de ses caractéristiques est de posséder une exceptionnelle couleur blanche, rendant ce désert si particulier. L'autre caractéristique est que le chalk est constitué d'innombrables micro­organismes marins. Pour lier le tout, il contient un « ciment ».

S'il n'y a pas d'eau, l'érosion se fait naturellement par le vent et le sable, deux éléments ayant un pouvoir d'érosion important. Cette érosion est optimale au sol jusqu'à une faible hauteur (moins d'un mètre) et s'affaiblit dans les parties supérieures, contribuant ainsi à  former les particularités du Désert Blanc.

 

Le "champignon".

 

 

Le cornet de glace.

Un "melon".

Un micro-organisme marin (taille réelle 2cm).

 

Hotels des oasis

Sauf à ce que vous ne souhaitiez que dormir à la belle étoile dans le désert, voici deux hôtels exceptionnels que je vous recommande :

- l'hôtel Qasr El Bawity dans l'oasis de Bahareya :

 

 

 

Pour plus d'informations : www.qasrelbawity.com

 

- l'hôtel Desert Lodge dans l'oasis de Dakhla, isolé au sommet d'une colline avec une vue superbe à 360° :

Pour plus d'informations : www.desertlodge.net/

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