La Cité secrète des pyramides

 

Qui étaient les bâtisseurs des pyramides ?

Jusqu'il y a peu, on ignorait tout de ceux qui ont construit les grandes pyramides de Gizeh. Selon la tradition, elles auraient été construites par des esclaves (cf. les écrits d'Hérodote, les films à grand spectacle...).

Cette thèse vola en éclats en 1990 lorsqu'on découvrit, non loin du site de Gizeh, un village remontant au milieu du IIIème millénaire avant notre ère.

Le directeur des fouilles, l'égyptologue américain Marc Lehner, mit à jour de nombreux fours à pain attestant que l'on fabriquait là d'importantes quantités de nourriture. L'analyse des reliefs de repas retrouvés sur place : arêtes de poisson, fragments d'os, notamment de bovidés (animaux coûteux)...indique que la main d'œuvre était bien nourrie pour l'époque.

 

Un moule utilisé pour la cuisson du pain.

Les fouilles du village des bâtisseurs des pyramides.

 

 

Près de 600 tombes ont été mises à jour jusqu'à présent. Certaines sont ornées de bas-reliefs faisant allusion à la construction des pyramides. Elles contiennent des ossements (pas de momies) et des objets de la vie quotidienne. Il s'agit des tombes des ouvriers, artisans et contremaîtres ayant construit les pyramides.

Les tombes des constructeurs des pyramides.

 

Tombe d'un bâtisseur de Gizeh.

 

Une analyse minutieuse des squelettes a été faite dans les laboratoires du Caire : on constate une proportion égale entre les hommes et les femmes. La population des enfants est élevée (23,6%), ce qui fait penser que l'on est en présence de familles entières. Les recherches d'ADN confirment que les habitants du village vivaient en groupes familiaux.

L'analyse des os montre parfois des traces de fractures qui ont été correctement soignées. Visiblement, ces hommes bénéficiaient des mêmes soins que les nobles.

Donc, ils étaient bien nourris, soignés et ils vivaient en familles, éléments qui écartent la thèse esclavagiste. En fait, ils ne s'agissaient pas d'esclaves mais de privilégiés.

Par contre, l'étude des vertèbres indique que leur travail n'était pas de tout repos.

 

Combien étaient-ils ?

 

La meilleure information disponible à ce jour a été donnée par Mark Lehner, le directeur des fouilles de la cité des travailleurs sur le site de Heit el Ghurab au pied du plateau de Gizeh. Compte tenu du logement en dortoirs collectifs des ouvriers, par divers recoupements, il fait état d’un effectif de 1 600 à 2000 ouvriers hébergés dans cette cité.

Il faut en compter presque autant en encadrement, logistique de nourriture, administration, soins.

Les cadres, logés dans des villas plus luxueuses, devaient représenter de l'ordre de 10% du nombre d'ouvriers.

 

 

Quelles étaient leurs motivations ?

Les études ADN du Caire indiquent que les ouvriers étaient égyptiens et que les Égyptiens d'aujourd'hui en sont les descendants.

Ces hommes venaient de toute la Vallée du Nil et tout le pays était mis à contribution pour nourrir les ouvriers de Gizeh.

Ces agriculteurs de l'Egypte antique étaient dispensés de payer des taxes, ce qui mettrait aussi en évidence le fait qu'ils participaient à ce projet national.

Les grands progrès de l'époque ne se firent pas au niveau des techniques mais au niveau de l'organisation sociale.

La construction des pyramides semble correspondre à une aspiration nationale, à un projet commun : tout le monde était impliqué. Elle donna naissance au tout premier État Nation.

 

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