Ibrahim Pacha

 

1839

 

1848
Peinture de Charles Philippe Rivière

 
Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

Ibrahim Pacha (Kavala 1789 - Le Caire 1848), vice-roi d'Égypte (1848).

Second fils de Méhémet Ali, Ibrahim Pacha est né dans la ville d'origine de son père, Kavala en Macédoine orientale.

En 1816, il succède à son frère Toussoun au poste de commandant de l'armée égyptienne d'Arabie. Avec l'aide du colonel français Joseph Anthelme Sève ("Soliman Pacha"), il introduit la discipline européenne dans l'armée égyptienne.

Ibrahim mène le combat contre les mamelouks, définitivement écrasés en 1811, puis de 1816 à 1818 contre les wahhabites, sectaires puritains qui avaient pris le pouvoir en Arabie et menaçaient la puissance ottomane au Moyen-Orient. Il s'empare de la capitale de leur émirat, Darriyah, et fait prisonnier l'un de leurs chefs.

En 1824, lors de la guerre menée par l'Empire ottoman contre la Grèce, qui voulait son indépendance, le chef de l'armée égyptienne est envoyé dans le Péloponnèse avec une flotte et une armée de 17 000 hommes, modernisées avec l'aide d'ingénieurs français. Bénéficiant d'une supériorité numérique et d'un armement plus important, Ibrahim emporte la victoire sur les Grecs. Ne cessant cependant d'être harcelée par la guérilla après le siège meurtrier de Missolonghi, l'armée égyptienne dévaste la presqu'île ; de nombreux habitants sont déportés et réduits en esclavage. La Grande-Bretagne, la Russie et la France interviennent alors, contraignant Ibrahim Pacha à se retirer (1828).

En 1831, Méhémet Ali récuse la tutelle de Constantinople sur l'Égypte. Ibrahim, à la tête de l'armée, envahit la Syrie et la Palestine, sous autorité ottomane. S'emparant de Gaza, de Jaffa et de Saint-Jean-d'Acre (1831), il inflige trois défaites importantes aux troupes ottomanes. Parvenu à Smyrne (1832), il avance vers Constantinople lorsqu'une nouvelle intervention des puissances occidentales l'arrête. L'Égypte est alors contrainte de signer la paix de Kutayeh. L'Empire ottoman est provisoirement sauvé mais le vice-roi d'Égypte garde la totalité du territoire syrien. Ibrahim Pacha en devient le gouverneur et, suivant l'exemple paternel, entreprend la modernisation de la province.

En 1838, à la faveur d'une révolte des Druzes contre Ibrahim Pacha, les Ottomans reprennent les combats. Le gouverneur de Syrie les vainc une nouvelle fois à Nizib, en 1839, mais, l'année suivante, il est contraint par les puissances occidentales à évacuer le territoire.

Durant huit ans, Ibrahim Pacha va se consacrer à l'administration de l'Égypte. En 1846, il effectue une visite en Europe de l'Ouest où il est reçu avec respect.

Quand son père devient sénile, Ibrahim est nommé régent puis vice-roi à la mort de son père, en 1848. Quelques mois plus tard, il est déposé par son neveu Abbas, réputé proche des Britanniques qui s'opposent à l'idée d'Ibrahim de construire un État moderne en Égypte. Infecté par la phtisie, il meurt le 10 novembre 1848.

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