Ismaïl

Ismaïl Pacha (La Caire 1830 - Constantinople 1895), vice-roi (1863-1867) puis khédive d'Égypte (1867-1879).

Deuxième fils d'Ibrahim Pacha, petit-fils de Méhémet Ali, Ismaïl fait ses études à Paris et est très imprégné de la culture occidentale.

Il succède à son oncle, Saïd Pacha, comme vice-roi d'Égypte en 1863. S'attachant à poursuivre l'œuvre de sa famille, Ismaïl accélère la modernisation de l'Égypte et affirme l'autonomie du pays vis-à-vis de l'Empire ottoman. En échange du doublement du tribut dû par l'Égypte à la Sublime Porte, le sultan ottoman reconnaît le droit de succession aux descendants d'Ismaïl, par ordre de primogéniture. En 1867, Ismaïl obtient pour le souverain d'Égypte le titre de khédive ainsi que le droit de conclure certains accords internationaux.

Le premier khédive entreprend de réformer l'enseignement public, ouvrant les premières écoles de filles. Il favorise la fondation de nombreux instituts, d'un Musée égyptien et encourage l'égyptologie. L'effort d'Ismaïl Pacha porte également sur la création d'un vaste réseau de chemins de fer et de canaux. Il décide ainsi de poursuivre avec Ferdinand de Lesseps le percement de l'isthme de Suez, décidé par son prédécesseur.

L'inauguration, le 17 novembre 1869, du canal de Suez, en présence de l’impératrice Eugénie, marque l'apogée de son règne. Mais elle devait aussi sonner le glas de l'autonomie égyptienne. La Grande-Bretagne est en effet déterminée à s'assurer le contrôle de cette nouvelle route des Indes, tandis que la France a pris part à la construction, par l'intermédiaire de la société de Ferdinand de Lesseps.

La politique de modernisation menée par Ismaïl Pacha, ainsi que les campagnes militaires dans la vallée du Haut-Nil - une partie du Soudan fut conquise - a vidé le Trésor égyptien. La dette extérieure, entre 1863 et 1874, est ainsi multipliée par trente. Ismaïl Pacha doit se résoudre à vendre aux Britanniques les actions du canal de Suez (plus de 150 000) qu'il possède, faisant ainsi de l’État britannique l’actionnaire majoritaire.

En 1876, il suspend le paiement des intérêts de la dette égyptienne, ce qui va entraîner l'institution d'un contrôle des puissances occidentales sur l'économie du pays. Un syndicat franco-britannique, la Caisse de la dette, est constitué pour l'administration des finances (1876), puis des fonctionnaires britanniques et français entrent au gouvernement en 1878.

En juin 1879, Paris et Londres contraignent Ismaïl à l’abdication, avec l’accord du sultan ottoman. Son fils, le Khédive Tewfik lui succède. Ismail Pacha part en exil à Constantinople où il meurt en 1895.
 

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