Karnak 

Le grand temple d'Amon (3/3)

 

Enceinte

Le grand temple d'Amon est entouré d'un mur d'enceinte délimitant l'aire consacrée aux dieux de Thèbes, un domaine de quelques 25 hectares. Ce mur, large de 9 m et haut de 21 m, est construit en briques crues. Il est composé de plusieurs massifs appareillés en assises courbes. Cette disposition particulière aurait pour but de rappeler le mouvement de l'eau, des vagues pendant la crue.

Mur d'enceinte en briques formant des ondulations en forme de vagues.

Cette enceinte est percée de plusieurs portes d'accès, dont quatre sont monumentales. Au total, huit portes traversent ce mur d'enceinte et permettent d'accéder au temple de Karnak.

Porte de Nectanebo

Cette porte est, en fait, l'entrée monumentale tardive du temple de l'Est et repose certainement sur les fondations d'une porte plus ancienne. A l'entrée, deux obélisques en granit rose, ainsi qu'une paire de sphinx au nom de Ramsès II, s'élevaient de part et d'autre, pour accueillir les fidèles venant implorer Amon-qui-écoute-les-prières. La décoration de cette porte est inachevée. Le roi Nectanebo y est représenté offrant la Maât.

Cette porte mesure plus de 19 m de hauteur et constitue, avec la porte d'Évergète, le Xe pylône et le Ier pylône, l'une des portes d'accès principales de Karnak.

La distance du premier pylône au portail oriental est d’environ 450 m.

Lac Sacré

 

Le lac sacré.

Le dernier état du lac Sacré a été attribué à Thoutmosis III. Les berges, rongées par les eaux stagnantes riches en salpêtre, s’étaient effondrées. Vers 1925, il a été restauré par H. Chevrier et a ainsi retrouvé ses anciennes dimensions, qui s'inscrivent dans un rectangle de 120 sur 77 mètres.

L'eau est un des éléments de la cosmogonie égyptienne qui intervient à la fois dans les rituels de purification et dans de nombreuses offrandes. Il est alimenté par les eaux d’infiltration de la nappe phréatique.

Plusieurs escaliers permettaient aux prêtres d'accéder au lac. Un nilomètre construit dans l'angle nord-ouest du lac servait également aux prêtres à mesurer la hauteur de la crue.

Édifice de Taharqa du lac

Cet édifice date de la XXVe dynastie : il a été bâti par Taharqa à partir des monuments d'un roi de la même dynastie, Chabaka. À la XXXe dynastie, Psammétique II usurpa ce monument en y apposant son nom. Ce temple est consacré à Rê-Horakhty, le soleil levant qui est le plus souvent représentée sous la forme d'un scarabée. Aménophis III fit d'ailleurs sculpter un monumental scarabée en ronde-bosse qui actuellement est conservé juste à l'angle sud-ouest de l'édifice de Taharqa.

Une superstition veut que faire plusieurs fois le tour assure aux femmes une maternité dans l’année.

Sommet de l'obélisque Sud de la reine Hatshepsout

Sommet de l'obélisque sud d'Hatshepsout.

Le sommet de l'obélisque Sud de la reine Hatshepsout repose allongé entre le Lac Sacré et le mur Ouest de la cour de la cachette. Les deux obélisques étaient recouverts d'électrum :
"Le désir me prit de réaliser pour Amon deux obélisques en électrum dont les pointes se confondraient avec le firmament, dans la Iounyt vénérable, dans l'intervalle des deux pylônes du roi, taureau victorieux, roi de Haute et de Basse-
Égypte, Thoutmosis I, juste de voix".

Thoutmôsis III les fera enfermer dans un caisson de grès d'où ne dépassaient que les pointes.

Allée des processions

Les 7e, 8e, 9e et 10e pylônes appartiennent à l’allée des processions. Au-delà, une allée de sphinx criocéphales conduisait au temple de Mout.

Cour de la cachette

La cour de la cachette.

La cour qui séparait la Grande Salle Hypostyle du VIIème pylône sera aménagée par Ramsès II. On y accède par la porte de Ramsès IX. Cette cour permettait d'accéder au reste du temple en direction des temples de Mout et de Louxor.

Le Traité de Paix de Ramsès II avec les Hittites apparaît sur la face extérieure du mur occidental de cette cour, et l'inscription de son fils Merenptah racontant sa victoire contre les Peuples de la Mer.

   Histoire   

Tous les souverains ramessides laisseront une trace de leur passage, sous forme de stèles, de statues de dieux ou de rois.

Georges Legrain exhumera des profondeurs de cette cour, entre 1903 et 1906, 779 statues en pierre et 17 000 petits bronzes et des ex-voto datant du Moyen Empire à la XXVème dynastie. Ces objets, qui encombraient le passage, avaient été enterrés à la Basse Époque. La plupart sont conservés au Musée égyptien du Caire.

Septième pylône

Édifié par Thoutmosis III, le VIIe pylône est bâti en grès alors que sa porte est en granit rose.

Devant le pylône, quatre colosses en granit rose dans l'attitude de la marche apparente encadrent sa porte. Ces derniers sont de type osiriaque et représentent le roi debout croisant les bras et vêtu d'un linceul.

Face nord du VIIe pylône.

Sur les faces sud du pylône, le roi est représenté en train de massacrer ses ennemis (le roi représenté en taille héroïque abat une massue sur un groupe de prisonniers qu'il tient le plus souvent par les cheveux) : des Nubiens sur le môle est et des Asiatiques sur le môle ouest.

Face sud du VIIe pylône : Thoutmosis III massacre ses ennemis asiatiques.

La cour créée entre le VIIe et le VIIIe pylônes sera la première grande cour royale du temple.

Huitième pylône

Il a été édifié par la reine Hatshepsout et le roi Thoutmosis III à la XVIIIe dynastie. Sur les deux môles figurent la représentation traditionnelle du roi massacrant ses ennemis.

Le roi ainsi représenté est au nom d'Aménophis II. La porte du pylône a été, quant à elle, décorée par les Ramessides.

Face sud du VIIIe pylône.

La face sud du VIIIe pylône est ornée de quatre colosses royaux assis sur leur trône. Le mieux conservé est en quartzite, et les trois autres en calcaire. Ils ont été attribués à Aménophis Ier et Aménophis II.

Statue royale ornant la face sud du VIIIe pylône.

Neuvième pylône

Il a été édifié par le roi Horemheb à la XVIIIe dynastie.

Le môle ouest, qui menaçait de s'écrouler, a dû être entièrement démonté puis remonté. Lors de ces travaux, les fouilles du môle ouest ont révélé une chapelle en calcaire de Sésostris Ier, quelques remplois de blocs au nom de Toutankhamon et plus de 15.000 "talatates", c'est-à-dire des pierres provenant des monuments bâtis par le roi Akhenaton (dont certains sont exposés au musée de Louxor), ainsi qu'une chapelle en calcaire, au nom de Sésostris Ier. Les fouilleurs ont également mis au jour les dépôts de fondation au nom d'Horemheb confirmant ainsi la datation laissée par le décor du pylône.

La face sud du môle est porte un décor datant de Ramsès II, qui y fit graver une inscription dite "stèle du mariage" relatant l'union du roi et d'une princesse hittite.

Face sud du IXe pylône en cours de remontage.

Les 9e et 10e pylônes ferment une cour sur laquelle s’ouvre à l’est le petit temple d’Aménophis II, relativement bien conservé avec des reliefs qui ont en partie gardé leurs couleurs.

Dixième pylône

Il a été également édifié par le roi Horemheb à la XVIIIe dynastie, probablement à la place d'un autre pylône, plus ancien, dont Aménophis III aurait été le constructeur, ce qu'atteste la présence de deux colosses en quartzite au nom de ce dernier.

Ce pylône a été construit à partir des pierres démontées des monuments d'Akhenaton et comporte, comme le IXe pylône, de nombreux remplois de talatates. La porte présente plusieurs registres montrant Horemheb célébrant le dieu Amon-Rê. Les parois des môles de ce pylône sont très ruinées et ne montrent plus la scène rituelle du roi massacrant les ennemis ; mais sur le massif ouest, il est encore possible de voir une stèle que l'on nomme le "décret d'Horemheb" et qui relate la remise en ordre du royaume après la crise amarnienne.

Xe pylône.

Le très vieux tamarin près du temple de Khonsou.

Le temple de Khonsou

C'est une construction ramesside qui fut initiée par Ramsès III et achevée sous le règne d'Hérihor. C'est l'un des monuments les mieux conservés de Karnak.

Ramsès III commença ce temple, Ramsès IV, Ramsès VII et Hérithor l'achevèrent.

Le plan de ce temple est un modèle architectural qui reprend toutes les caractéristiques des monuments de l'ancienne Égypte. Un dromos de sphinx précède le pylône d'entrée du temple qui annonce successivement une cour à péristyle, une salle hypostyle, une chapelle reposoir de barque puis le sanctuaire de la divinité, entouré de petites salles.

Ce temple, aux dimensions modestes en comparaison de celles du temple principal d'Amon, permet de restituer le schéma architectural que forment les monuments de l'axe est-ouest qui enchaînent pylônes et salles hypostyles ou péristyles jusqu'au sanctuaire principal, caché dans l'Akh-Menou.

Le pylône du temple de Khonsou.

La salle hypostyle du temple de Khonsou.

Le pharaon et Hathor.

La porte sud de l'enceinte du temple d'Amon d'époque ptolémaïque, nommée Bab el-Amara, ouvrant sur le temple de Khonsou

Le temple d'Opet

Il a été édifié par le roi Ptolémée VIII Évergète II en l'honneur du dieu Osiris qui, pendant toute cette période, voit sa notoriété grandir dans l'Égypte grecque puis romaine. L'avant temple est très ruiné mais permet d'accéder aux pièces principales réservées aux cultes et aux mystères liés à la résurrection d'Osiris.

 

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