Le complexe funéraire de Téti

(VIe dynastie, vers 2333 av.J.C.)

 

La pyramide de Téti

Téti était le premier souverain de la VIe dynastie (2345-2333 av. J.C.).

Il ne reste qu'un vague monticule de pierres de la pyramide de Téti, dépouillée de son revêtement de calcaire fin et de la plupart de ses pierres. La hauteur primitive de la pyramide atteignait 52 m, pour une longueur de côté de 78 m.

 

La pyramide de Téti.

 

La chambre funéraire, intacte, conserve son sarcophage en basalte dont les dimensions (2,80 m x 1,30 m), supérieures à l'entrée, laissent penser qu'il fut déposé dans la chambre en construction.

Ses parois sont ornées du Texte des Pyramides.

 

 

Pyramide de Téti - Texte des Pyramides.

Sur le côté est de la pyramide, se dressent les vestiges du temple funéraire.

En dehors de l'enceinte en brique crue, se trouvent les traces de deux petites pyramides qui appartenaient à deux épouses du Roi, Ipout et Khouit.

A la VIe dynastie qui s’achèvera par la fin progressive de l’Ancien Empire, le pouvoir et le prestige royal diminuent peu à peu alors que parallèlement une véritable féodalité de hauts fonctionnaires et de prêtres se constitue, qui possède des moyens considérables. Signe de la montée en puissance des grandes familles aristocratiques, les mastabas des fonctionnaires et prêtres de haut niveau atteignent à cette époque des dimensions et une richesse iconographique jamais rencontrées auparavant.
 

Le mastaba de Mérérouka (règne de Téti, vers 2340 av. J.C.)

"Chef de la justice et Vizir, Inspecteur des prêtres et des serviteurs de la pyramide de Téti".

L'entrée du mastaba de Mérérouka.

Située à proximité de la pyramide écroulée de Téti, c'est un des plus grands mastabas de toute la nécropole de Saqqara; c'est une grande sépulture familiale longue de 40 mètres et large de 24 mètres qui comporte 32 chambres dont la moitié sont des magasins.

Le ministre Mérérouka était le gendre du roi Téti. Il fit construire ce mastaba au cours de la VIe dynastie pour lui, son épouse Ouatet-Khethor et leur fils Méri-Téti ("l'Aimé de Téti").

Les plus belles scènes apparaissent dans la partie réservée à Mérérouka lui-même, notamment dans l'entrée qui présente de belles images de chasse gravées en léger relief.

Sur le mur en face, ministre Mérérouka avec sa palette et ses couleurs, trace au pinceau les représentations personnifiées des trois saisons. Un bas-relief remarquable décrit des bateliers avançant à la gaffe sur des bateaux de papyrus à travers les marais tandis que plus bas, des crocodiles et des hippopotames se battent dans le courant.

Mastaba de Mérérouka - son épouse et une scène de pêche.

Si la facture n'est pas toujours très fine, la variété dans les détails est surprenante : Mérérouka s'est fait représenter partout avec son épouse, particulièrement dans la salle à piliers; on y trouve également des scènes de harem. Dans la chambre à piliers (6 piliers), on remarquera les anneaux de pierre fixé au sol, auxquels on nouait des cordes pour attacher les animaux de sacrifice. Dans une niche au-dessus de la table d'offrandes, une statue du défunt dans l'attitude de la marche, pied gauche en avant, prêt à recevoir après les funérailles, les offrandes qui sont représentées sur les murs latéraux avec une foule de détails.

Statue de Mérérouka sortant du royaume des morts par la stèle fausse porte, au-dessus de la table d'offrandes.

 

Le mastaba de Kagemni, surnommé Memi (règne de Téti, vers 2340 av. J.C.)

"Chef de la justice et Vizir, Surveillant de la ville des pyramides de Téti, Inspecteur des prêtres de la pyramide de Téti".

De plus belle qualité que son voisin Mérérouka, le mastaba de Kagemni présente des scènes assez traditionnelles. On trouve toutefois des images intéressantes dans le domaine de l'élevage : ainsi on apprend qu'il existe des sortes de volières dans lesquelles on enferme les oiseaux, que l'on a une fâcheuse tendance à gaver toutes sortes de bêtes - y compris les hyènes ! - que l'on domestique les porcs...

Le mastaba comporte en tout dix chambres, toutes avec des bas-reliefs; les plus remarquables sont ceux exécutés dans la chambre à trois piliers.

Kagemni inspectant ses biens.
Armé d'une longue canne et d'un sceptre, il porte un pagne court à devanteau triangulaire.

Mastaba de Kagemni - détail d'un bas-relief de pêche.
Un pêcheur portant uniquement un foulard se penche à la poupe de la nacelle pour hisser un haveneau. Sous l'eau on aperçoit un crocodile à l'ombre d'un Potamogeton lucens où s'abritent libellules, sauterelles et têtards.

Sur le toit de ce mastaba (escalier d'accès), étaient placées jadis deux longs logements pour les barques solaires de Kagemni.

 

Pour de belles photos des monuments de Saqqara, le livre : Saqqara, Pierres d'éternité - Hervé Champollion (ed. Hermé).

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