Scènes de rues et d'ailleurs

 

Scène de marché sur une place du Caire.

 

Procession de mariage dans les rues de la ville.

 

Départ du Tapis Sacré (Mahmal).

 

Cérémonie du Tapis Sacré  dans les rues du Caire en 1903.

 

La Fête du Tapis Sacré

(extrait du livre de Fernand Neuray - Quinze Jours en Egypte - Bruxelles 1908)

 

Ce jour-là, le Tapis Sacré prenait, à dos de chameau, le chemin de La Mecque. Il est destiné à orner le tombeau de Mahomet. Le Caire en envoie un tous les quatre ou cinq ans. Il part en grande pompe, après une cérémonie officielle, à la fois religieuse, civile et militaire.

Le khédive la préside, l'armée y participe, on y voit la gravité des imans et l'hystérie des derviches; cinquante mille badauds s'assemblent sur l'esplanade où le cortège se déroule. Robes de toutes les couleurs, rouge écarlate et rouge brun des fez, femmes voilées; fantassins en khaki, "chasseurs" en tunique bleue, baudriers blancs et oriflammes des lanciers, artillerie de montagne, les canons attachés sur le dos des mulets; mendiants, camelots et porteurs d'eau; ciel du plus magnifique azur; couleurs mêlées et chatoyantes: vous voyez d'ici le tableau.

Autour de notre voiture, des dames de harems, en voiture aussi, tout en noir, et voilées de mousseline blanche, babillent et font des grâces. Celle-ci, qui porte un domino rose sous son manteau, nous regarde en souriant. Elle a les yeux très jeunes. Julius Hoste croit fermement que c'est pour lui qu'ils sourient ... Dix heures juste. L'escorte du khédive accourt au grand galop. Son Altesse, trente-trois ans, très bel homme, est à dix pas de nous. Pas un vivat, pas un cri. Les musiques militaires recommencent à jouer; le canon tonne; le tapis s'avance, étale sur une pyramide portée par un dromadaire, lequel est suivi de sept autres, tous magnifiquement harnachés. Sur leur dos, des hommes et des enfants, assis à l'orientale, jouent de la flûte ou frappent, en cadence, sur des tambourins.

 

Deux Saïs escortant la voiture à calèche.

 

Les Saïs

(extrait du livre de Théophile Gautier - Voyage en Egypte - 1869)

Poussant en arabe un cri guttural dont la traduction familière est : "Gare à tes pattes !" apparaissaient, le courbach à la main, deux de ces saïs ou coureurs qui précèdent les voitures de maître pour leur ouvrir un passage dans la foule obstruant les rues étroites de la ville. On ne saurait imaginer rien de plus élégant et de plus gracieux que ces jeunes pages de quinze ou seize ans, choisis parmi les types caractéristiques des races d'hommes dont le Caire offre la réunion. Le costume des saïs est charmant : il se compose d'un gilet de velours richement brodé d'or ou de galons de soie dessinant des arabesques, d'une large ceinture bien serrée sur une taille de guêpe, de caleçons blancs comme ceux des zeibecks, d'une petite calotte posée sur le haut de la tête, et d'une chemise de gaze dont les longues manches, fendues jusqu'à l'épaule, flottent en arrière soutenues par le vent et semblent mettre des ailes d'ange au dos de ces rapides coureurs. Ils ont les jambes et les pieds nus, et portent quelquefois au-dessus de la cheville une mince ligature, sans doute pour éviter les crampes.

 

Il faut bien être six pour capturer un tel crocodile !

 

Repos dans le désert.

 

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