Tombe de Ramose (TT 55)

 

« Gouverneur de la ville (Thèbes) et Vizir ».

XVIIIe dynastie, règnes d’Aménophis III (1390-1352) et d’Akhénaton (1352-1338 av JC).

 

Sa tombe, installée non loin du Ramesseum, passe pour être l'un des joyaux de la nécropole thébaine.

Le style de son tombeau se ressent des perturbations politiques liées à l'avènement du roi hérétique.

Les décors de la première salle, seule pièce accessible de la sépulture, répondent à deux phases d'exécution distinctes.

 

 

 

Plan de la tombe :

1 – Rampe d’accès

2 - Cour

3 – Salle hypostyle

4 - Chambre

5 – Chambre funéraire

 

 

Décor de la salle hypostyle :

1 – Un prêtre d’Amon, Khesy, et sa femme

2 – May, 'Maître des écuries royales', et sa femme Urnure, Prêtresse de Mout à Karnak

3 – Le père de Ramose, Neby, et sa femme Apouya.

4 – Le frère de Ramose, Amenhotep, le 'Gardien du palais de Memphis' et sa femme May

5 - Ramose et sa femme Meryptah

6 – Le frère de Ramose, Amenhotep, avec sa fille Meryptah et sa femme May

7 – Porteurs d’offrandes

8 – La procession funéraire

9 - Pleureuses

10 - Pleureuses et prêtresses / danseurs

11 – Cérémonie d’Ouverture de la bouche

12 - Ramose et sa femme Meryptah

13 - Aménophis IV (style ancien)

14 - Ramose revenant sur terre

15 - Ramose entrant dans les Montagnes de l’Ouest (l’Au-delà)

16 - Akhenaton (style nouveau)

17 – Hommes s’inclinant devant Akhenaton

18 – Porteurs de fleurs

19 - Représentation du petit temple d’Aton construit par Akhenaton à Karnak

 

Sur la paroi est, de part et d'autre de l'entrée, apparaissent des tableaux d'une qualité de gravure exceptionnelle qui présentent le défunt, seul ou assis aux côtés de sa femme Meryptah, accomplissant certains rites de purification et de survie, recevant des offrandes apportées par des serviteurs et participant au banquet funéraire.

Ici, on n'admire pas tant l'iconographie, très banale, que le travail de l'artiste, remarquable : il faut voir ces dizaines de personnages gravés en léger relief sur un calcaire très pur avec, comme seule touche de couleur, quelques rehauts de rouge sur les lèvres et de noir sur les yeux. Le résultat est saisissant.

Les parents de Ramose, Neby et Apouya.

 

 

 

La purification de Ramose (vêtu de son pagne empesé de vizir).

 

Ramose assis (tenant un sceptre sekhem),sa femme Meryptah debout derrière lui. 
Trois jeunes filles jouant du sistre lui offrent un collier menat.

 

Immédiatement à droite, sur la paroi sud, un immense tableau peint se lisant de gauche à droite montre le convoi funèbre du défunt.

Les porteurs suivent le catafalque et s'avancent, les bras chargés de mobilier funéraire : vases rituels de différentes formes sur leur guéridon, sièges avec pieds et pattes de lion, palette de scribe et rouleau de papyrus, coffrets à chaouabtis (statuettes censées exécuter dans l'au-delà les corvées et les travaux quotidiens à la place du défunt), cannes, lit équipé avec son chevet, sac, éventail, table basse, sandales. La procession est accueillie par des pleureuses, cheveux dénoués en signe de deuil, qui lèvent les bras au ciel en geste de lamentation.

Ce chef-d’œuvre de la peinture de la XVIIIe dynastie est, dans l’art égyptien, l’une des rares représentations du sentiment de la douleur devant la mort.

Les pleureuses.

Ces deux parois se distinguent par un style particulièrement élégant ; elles suivent les règles et les proportions du canon classique caractéristique du règne d'Aménophis III.

 

La paroi ouest est d'un style totalement différent. Les personnages sont déjà "amarniens", avec cette déformation caractéristique des corps frisant parfois la caricature : crâne anormalement étiré vers l'arrière, visage chevalin, yeux fins en amande, oreilles démesurément allongées, nez proéminent, menton en galoche, cou maigre, buste étriqué, taille fine, membres grêles, seins féminins, ventre ballonné et hanches gonflées.

Sur le côté droit, bien que la scène soit martelée et non achevée, on distingue nettement Akhenaton et son épouse Néfertiti en train de présider une cérémonie de remise de récompenses dont Ramose est le héros. Au-dessus de leur tête, apparaît le globe solaire Aton dardant ses rayons vers le couple royal. Dans l’art amarnien, le relief prend un nouveau réalisme : l’homme est détendu et physiquement imparfait.

Akhénaton et Néfertiti

Délégations étrangères rendant hommage à Akhénaton
(quatre Nubiens, trois Asiatiques et un Lybien)

Ramose devant Aménophis IV et Maât.

Cette tombe, comme celle de Kherouef, montre à quel point, sous Aménophis III, le style même des reliefs témoigne d'une évolution radicale dans le traitement des personnages : la perfection des tracés, la netteté des contours, la finesse des détails et la beauté des lignes caractérisent un art qui, toutefois, a perdu toute sa naïveté, sa souplesse et sa sensualité. Les sujets, totalement isolés, se succèdent les uns aux autres dans des compositions figées rappelant, par certains menus détails, les scènes archaïsantes des époques antérieures.

Texte : Aude Gros de Beler, Vivre en Egypte au temps de Pharaon. Le message de la peinture égyptienne, éditions Errance, Paris, 2001

Pour une description plus détaillée : Osirisnet

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