La Vallée des Rois

Biban el-Moulouk, la nécropole des pharaons du Nouvel Empire

 

 

La Vallée des Rois, dominée par le sommet en forme de pyramide naturelle, le Qurn.

 

La Vallée des Rois en 1857 (photo Francis Frith).

 

Lorsqu'au début du Nouvel Empire, les pharaons quittent le delta pour choisir comme capitale Thèbes, Thoutmosis Ier introduit une modification radicale dans la structure du complexe funéraire. Il sépare sépulture, située dans la Vallée des Rois, et temple funéraire, construit à la lisière du désert.

L'hypogée taillée dans le roc remplaça la pyramide et devint le type de sépulture classique. La montagne, dont le sommet est en forme de pyramide naturelle, n'offrait-elle pas au défunt la protection de sa dernière demeure ?

La vallée comprend deux branches principales:

- la Vallée orientale, la Vallée des Rois, où sont situés la plupart des tombes

- et la Vallée occidentale, la Vallée des Singes, avec les tombeaux d'Aménophis III et d'Ay.

La vallée regroupe 62 tombes des XVIIIe, XIXe et XXe dynasties, numérotées selon la chronologie de leur découverte, la 62e étant celle de Toutankhamon, découverte en 1922 par Howard Carter. La plus célèbre des tombes de la Vallée des Rois est paradoxalement la plus petite et la moins belle de toute la Vallée des Rois, le mobilier funéraire (1700 pièces), exceptée la momie du pharaon, étant conservé au Musée égyptien du Caire.

Le ticket d'entrée donne droit à visiter 3 tombes, celle de Toutankhamon donnant lieu à un ticket spécifique.

Seules quelques tombes sont ouvertes à la visite (moins d'une dizaine). Certaines font l'objet de fermetures temporaires ou quasi définitive, telle la plus remarquable, celle de Séthi Ier.

Les tombes de la Vallée des Rois sont désignées par le sigle KV (King's Valley) et par un numéro chronologique de découverte.

 Les tombes les plus célèbres que l'on peut visiter sont :

 KV2:
 Tombe de Ramsès IV, XXe dynastie.

 KV9:
 Tombe de Ramsès V puis de Ramsès VI, XXe dynastie.

 KV11:
 Tombe de Ramsès III, XXe dynastie.

 KV14:
 Tombe de Taousert puis Sethnakht, XIXe dynastie.

 KV34:
 Tombe de Thoutmosis III, XVIIIe dynastie.

 KV35:
 Tombe d'Amenophis II, XVIIIe dynastie.

 KV57:
 Tombe d'Horemheb, XVIIIe dynastie.

 KV 62:

 Tombe de Toutânkhamon, XVIIIe dynastie

 

Dans la Vallée de l'Ouest, appelée Vallée des Singes, la tombe la plus célèbre est celle de Aÿ (KV 23 ou WV23).

 

Le pillage des tombes

Ces sépultures, gardées secrètes au départ, "nul ne voyant, nul n'entendant" dit-on, attirent rapidement les pilleurs. Les premiers viols, officiellement constatés sous Ramsès IX, semblent anodins et, si l'on en croit les documents, sont relativement niés par les fonctionnaires chargés de la surveillance de la nécropole. Mais, sous le règne de Ramsès XI, à peine quelques décennies plus tard, ils recommencent de plus belle. Les vagues d'arrestation et de procès qui accompagnent les délits ne parviennent pas à arranger la situation.

Aussi, sous la XXIe dynastie, Pinedjem ordonne-t-il de sauver les momies royales. Pour ce faire, sur ordre de Pharaon, on les restaure, on les couvre de linceuls et on les place dans des sarcophages en bois inscrits à leurs noms. Enfin, on les transporte dans deux cachettes : pour partie dans la tombe d'Amenophis II (seize momies, dont neuf pharaons, une reine (?) et six anonymes); pour partie, dans une grotte creusée dans la falaise de Deir el-Bahari (quarante momies, dont treize rois, seize reines, princesses ou femmes, trois princes et huit anonymes).

Or l'histoire ne s'achève pas là; il faut attendre le XIXe siècle pour entendre parler à nouveau de cette affaire de momies. En 1876, le Service des Antiquités égyptiennes remarqua que des objets estampillés de cartouches royaux apparaissaient sur le marché des antiquités, laissant présager une source d'approvisionnement aussi importante qu'inconnue. Cinq ans plus tard, Gaston Maspero finit par démasquer les coupables: une famille de Gourna, les frères Rassoul, ayant découvert la cache de Deir el-Bahari dans les années 1870, trouvait acquéreur chez les antiquaires pour écouler ces richesses royales. Ainsi put-on mettre fin à ce commerce les momies et leurs maigres trésors quittèrent Louxor pour intégrer le musée égyptien du Caire.

La momie de Ramsès II au Musée égyptien du Caire.

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