Des villages de Haute-Égypte

 

Soutien à la Haute-Égypte

Les trois villages de Haute-Égypte de Nagada, Hagaza et Garagos, dans le gouvernorat de Qena, sont trois villages où l'Association de Haute-Égypte pour l'Éducation et le Développement AHEED (en anglais AUEED) mène son action. Dans toute la Haute-Egypte, cette organisation non gouvernementale, créée en 1940, possède et gère 35 écoles pour plus de 10 000 élèves. L'AHEED mène également une action pour combattre l'illettrisme des adultes - les femmes sont particulièrement touchées en Haute-Égypte - par des programmes d'apprentissage de la lecture mais aussi de développement personnel (hygiène, conscience sociale, travaux manuels,...). Elle développe également de plus en plus de micro-crédits pour les plus pauvres (plus de 5 000 chaque année).

En France, l'action de l'AHEED est soutenue par l'association Les Amis de la Haute-Égypte dont je participe à l'action, une façon pour moi de rendre un peu à l'Égypte et à ses habitants le bonheur qu'elle m'apporte lors de mes séjours dans ce merveilleux pays.

 

Nagada

Le village de Nagada, sur la rive gauche du Nil, à un trentaine de kilomètres au Nord de Louxor, est l'un des plus ancien site de l'Égypte antique. Y ont été découverts d'importantes tombes d'époque Thinite (-2950 à -2635 av. J.C.) et, surtout un énorme cimetière protohistorique de plus de 2000 tombes dont furent exhumées des poteries qui permirent d'établir une chronologie relative des occupants de cette région au IVe millénaire avant J.C.

Le site a donné son nom à la civilisation correspondante, la "civilisation de Nagada ou nagadienne". Cette période a été divisée en trois niveaux: Nagada I ou Amratien , Nagada II ou Gerzéen, Nagada III ou Protodynastique.

 

Les marchands de choux.

 

Une rue du village de Nagada.

 

L'ancienne mosquée et la nouvelle.

 

De beaux balcons de bois ouvragé et une passerelle entre les maisons de deux frères.

 

La vieille tisseuse.

 

Remarquez sa position dans le sol.

 

La préparation des canettes de laine.

 

La cuisson du pain (le four est une richesse partagée par plusieurs familles).

 

Jayed, le professeur de l'école, est très fier de ses beaux pigeons de Nubie installés sur le toit de sa maison.

 

Dans la cour de l'école, le drapeau national servant au salut quotidien des élèves.

 

Le directeur d'école (moudir).

 

La salle d'ordinateurs.

 

Une belle harmonie de couleurs au sortir d'une rue étroite.

 

Vieux bateaux au bord du Nil et au fond la sucrerie.

 

Hagaza

Hagaza, un grand village de 6 000 habitants, est situé à 30 kilomètres au nord-est de Louxor. Énuméré parmi les villages les plus antiques de l'Égypte, Hagaza était le passage principal à travers le désert oriental emprunté par des pèlerins se rendant à Hegaz dans la péninsule Arabique, duquel Hagaza a tiré son nom.

Le village a ainsi tiré ses racines d'un mélange de traditions d'origines égyptiennes, arabes et islamiques.

 

La belle verdure des champs.

 

Harmonie de verts.

 

Transport de poulets.

 

L'atelier de menuiserie.

 

Un bel ouvrage de bancs en sisso (arbre importé d'Inde par les Anglais).

 

Éventail d'objets en bois de sisso d'inspiration antique.

 

Garagos

 

Imane Mahrane dévoile en 2003, dans son livre La Céramique de Garagos (édition Al-Anglo Al-Masriya), le rapport entre l'histoire de cet artisanat et son lieu de floraison, les profondeurs de la Haute-Égypte et son évolution.

C'est à 25 km au nord de Louqsor que ce monde s'était un jour épanoui, s'efforçant pourtant à l'heure actuelle de conserver ses caractéristiques tant sur le plan artisanal que local. Garagos a vu la floraison de l'art de la céramique et de la poterie parce que le sol argileux d'Assouan, constitué du limon cumulé des anciennes crues annuelles du Nil, représentait la substance essentielle pour la fabrication de la céramique. Un matériel qui est devenu au fil des années une source d'art et d'artisanat pour les habitants de ce village dont le nombre se limite à 35 000 personnes dont 5 % sont des coptes.

Mais si le limon a été pour les villageois de Garagos un don du Nil, l'art de la céramique et de la poterie a paradoxalement fleuri dans cette région confinée de la Haute-Égypte grâce à un souffle créateur provenant de loin ... très loin ... un souffle venant de l'Europe ... C'est plus précisément avec l'arrivée des missionnaires jésuites en Égypte et l'établissement d'une des plus anciennes églises catholiques sur le sol égyptien, celle de Garagos qui fut fondée en 1863.

C'est précisément en 1945, à l'issue de la seconde guerre mondiale, que les Pères Jésuites avaient commencé à intensifier leurs activités dans ce village de la Haute-Égypte. C'est le père Stéphane de Montgolfier qui, avec les membres de la Mission française d'archéologie, a pris le soin d'examiner les possibilités d'établir un atelier pour la fabrication de la céramique.

La construction de cet atelier fut alors confiée à l'architecte égyptien Hassan Fathi, qui est devenu dans les années 1960 l'ardent défenseur de l'architecture des pauvres, une architecture qui se base sur les composantes locales de l'environnement.

La formation de ces premières générations d'artisans de l'atelier de Garagos fut plutôt l'œuvre d'artistes français et suisses spécialisés dans le traitement thermique chimique du limon ainsi que dans le modelage des substances et les procédures de coloration. Les artisans se consacraient totalement à l'atelier très tôt, dès qu'ils accomplissaient leurs études primaires.

Progressivement, Garagos est devenu au cours des années 1950 et 60 un modèle exemplaire de production de la céramique et des pots qui portaient des citations gravées en langues arabe, française et anglaise. Garagos se transforma très vite par la suite en un site touristique mentionné dans les guides touristiques français et suisses.

En 1966, Garagos se trouva subitement face à un tournant social décisif : l'Église se retire, mais à condition que les cinq premiers artisans soient les nouveaux gérants ; de même, les bâtiments de l'atelier doivent rester dans leur état premier sans démolition ni modification.

La situation se dégrade assez vite parce que les nouveaux gérants n'embauchaient que sur la base de la parenté et non pas sur la base de la compétence. D'autre part, le statut de Garagos en tant que site touristique s'estompait avec le temps. La rareté des touristes qui visitent les lieux finit par mener les artisans locaux de Garagos à se limiter à la production de jarres et de pots qui sont des ustensiles de cuisine nécessairement vendus dans cet environnement provincial. Quant à la production de la céramique, elle décline, puisqu'il n'y a plus assez de touristes.

Le cas de Garagos montre que même l'artisanat populaire dépendant étroitement de l'environnement local ne peut prospérer que dans des conditions d'ouverture !

 

L'atelier de poterie de Garagos avec ses toits en dôme.

 

Nesser, le potier, travaille la belle terre de limon du Nil.

 

Quelques exemples de la belle production de la poterie.

 

 

Une salle de classe de la petite école de l'AHEED.

 

 

Un dessin dans la cour de l'école pour apprendre à lutter contre la pollution du Nil.

 

 

Haut