Les Textes des Pyramides

 

"Celui qui vole, qu'il vole,

Il s'envole loin de vous, hommes,

Il n'est plus pour la terre,

Il est pour le ciel.

Toi, dieu de sa cité, son ka est près de toi.

Il est monté à l'assaut du ciel comme un héron,

Il a embrassé le ciel comme un faucon,

Il a pris son élan vers le ciel comme une sauterelle."

Avec Ounas, dernier roi de la Ve dynastie, apparaissent les premières inscriptions religieuses gravées sur les parois du caveau : les Textes des Pyramides.

Avant, les sépultures royales étaient anépigraphes; seuls figuraient, ici ou là, quelques graffitis rapidement ébauchés ou les cartouches du propriétaire du monument. A partir du règne d'Ounas, et au moins jusqu'à la fin de la VIe dynastie (vers 2180  av JC), les pyramides possèdent toutes une version, plus ou moins étoffée, de ces textes qui consistent en une série de formules, indépendantes et diversifiées, visant à garantir le bon passage de l'âme dans l'au-delà, la résurrection du défunt et son existence parmi les bienheureux. Regroupées en chapitres et disposées en longues colonnes serrées, ces incantations magiques sont rehaussées, en gage de renaissance, de peinture verte et bleue.

Conjurations magiques, éléments de rituels et hymnes doivent fournir au défunt ce qui est nécessaire à la survie, à la purification de l'âme et au franchissement des obstacles dans le monde inférieur. Tous ces textes, rédigés parfois de façon très poétique, ont un pouvoir immense : celui-ci s'exerce par la magie de la parole, grâce à la récitation de formules le jour des funérailles, et par l'effet enchanteur de l'écrit, grâce à la retranscription des écrits funéraires sur les murs du caveau ou de l'antichambre.

A ce jour, près de 400 formules ont été recensées, mais aucune pyramide de les comprend toutes; certaines possèdent des formules inexistantes chez d'autres. réservées au seul personnage royal sous les souverains des Ve et VIe dynasties, les Textes des Pyramides ne cessent d'évoluer et de s'enrichir d'apports au cours de siècles.

Ils disparaissent pendant les désordres de la Ière Période Intermédiaire, mais sont repris et transformés par les civils du Moyen Empire sous le nom de Textes des Sarcophages.

Enfin, au Nouvel Empire, ils aboutissent à la rédaction du Livre des Morts - ou Livre pour sortir au jour -, état le plus développé de ce genre de compilations religieuses. Ce dernier comprend 190 chapitres destinés à assurer la résurrection du défunt dans l'au-delà en lui accordant une liberté totale de mouvement et en lui procurant tout ce qui peut lui être utile dans le monde inférieur.

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