RAMSES IV

(1154 à 1148)

 

Sa vie

Sa tombe (KV2)

Il fallut attendre incroyablement longtemps avant que l’emplacement de la nouvelle tombe royale soit fixé. Ainsi peut-on apprendre sur un ostracon retrouvé que Ramsès IV commanda sa tombe un peu tardivement, au cours de l'an II de son règne :

" An II, deuxième mois de la saison de l'Inondation, jour 17. Le vizir Neferenpet arriva à Thèbes en compagnie des fonctionnaires Hori et Amon-Kha…, ils se rendirent à la Vallée des Rois pour chercher un lieu où creuser la tombe de Ramsès IV ".

Cela tient certainement à une conception de la planification totalement nouvelle.

Jusqu’alors, de règne en règne, les tombes royales devenaient plus grandes et plus richement équipées, chaque roi cherchant à surpasser son prédécesseur. Mais en ces temps de crise économique, cette évolution avait atteint ses limites. Ramsès IV réduisit le plan et limita le décor, renonça aux piliers et aux escaliers, aux annexes ainsi qu’aux nombreuses représentations du roi devant les dieux. En revanche, il élargit les mesures utilisées, rendant cette tombe bien plus spacieuse que toutes les précédentes : c’est un véritable palais d’éternité doté de corridors larges de plus de 3m et hauts de plus de 4m.

Cela explique pourquoi il servit d’ « hôtel » à de nombreuses expéditions à l’œuvre dans la Vallée des Rois, principalement à Champollion et Rosellini (1829) ; Les multiples graffiti grecs et coptes disséminés dans toute la tombe témoignent du passage de visiteurs et d’occupants dans l’Antiquité.

Comparaison du plan actuel avec le plan ancien du papyrus de Turin.

La façade

La façade de la tombe, représentative, s’orne de la titulature du roi et d’une scène où Isis et Nephthys vénèrent le disque solaire ; dans ce disque, le dieu solaire est représenté sous ses formes matinale et nocturne, le scarabée et le dieu à tête de bélier.

Le premier corridor

Les corridors ne descendent plus à pic, comme dans les anciennes tombes, mais courent presque à l’horizontale. Les deux premiers corridors sont toujours réservés aux textes et aux figures des Litanies du Soleil, après la scène d’entrée habituelle montrant le roi paré d’une opulente couronne devant le dieu solaire Rê-Horakhty à tête de faucon.

Ramsès IV fait une offrande à Rê-Horakhty.

La Grande Litanie, sur le mur gauche et au bout du mur droit, est aisément reconnaissable aux 75 lignes stéréotypées de son début.

Au plafond, des oiseaux étendent leurs ailes protectrices à côté de vautours, de faucons mais aussi de scarabées ailés.

Le deuxième corridor

Le deuxième corridor est flanqué de part et d’autre de niches ornées des figures des Litanies du Soleil ; les autres figures apparaissent sur les murs suivants, une partie étant peinte au plafond. Au-dessous se trouvent d’autres textes des Litanies du Soleil.

Le 2ème corridor.

Le troisième corridor

Dans le troisième corridor, l’Amdouat est remplacé par un livre du monde inférieur plus récent, le Livre des Cavernes (1ère et 2ème divisions). Les nombreux ovales représentés symbolisent des sarcophages où reposent dieux et bienheureux. Au registre inférieur est figuré le châtiment des ennemis, ligotés et déjà décapités pour certains.

Le plafond est d’abord plat et orné d’étoiles, puis voûté et illustré en son centre d’une titulature royale détaillée.

L’antichambre

Du milieu de la pièce, une rampe inclinée mène à la salle du sarcophage ; elle traverse l’antichambre, décorée de formules du Livre des Morts, la formule 125 en particulier, qui traite du tribunal des morts. Dans les textes ressortent les nombreux cartouches jaunes au nom du roi.

Depuis le 3ème corridor, vue de l’antichambre et de la salle du sarcophage.

Le plafond de l’antichambre orné des cartouches du roi.

La salle du sarcophage, dite "chambre d'or"

La salle du sarcophage est occupée en grande partie par le monumental sarcophage royal en granit ; là encore Ramsès IV est allé au-delà des dimensions habituelles (3,55m de longueur, 3,32m de hauteur).

Sur les parois, on distingue les 2ème, 3ème et 4ème heures de la nuit du Livre des Portes. A chaque heure, le roi est agenouillé dans la barque devant le dieu solaire à tête de bélier et lui offre une statuette de la déesse Maât. La couleur dominante est le jaune, en dépit du fond blanc des textes ; de ce fait, la salle du sarcophage est qualifiée de « chambre d’or ».

Le plafond horizontal (et non plus voûté) présente un décor totalement différent ; on voit deux grandes figures de la déesse du Ciel, Nout, courbée au-dessus de la Terre et protégée à gauche par le dieu Shou. Dans ce cadre sont enchâssés : à gauche le Livre de Nout, description du ciel et de ses phénomènes ; à droite, une partie du Livre de la Nuit décrivant le périple nocturne du dieu solaire à travers le corps de la déesse.

Livre de Nout (plafond de la salle du sarcophage):
le dieu Shou soutient la déesse, à la bouche de qui apparaît un disque solaire ailé.
Les textes présentent une description du ciel et un calendrier du lever et du coucher des décans.

La momie de Ramsès IV est conservée au Musée du Caire.

Salles annexes

Derrière la salle du sarcophage se trouve une autre pièce, qui n’est plus ornée de reliefs, mais intégralement peinte. Les textes proviennent de la 1ère division du Livre des Cavernes ; en outre, des offrandes et différentes divinités dans leur cercueil apparaissent dans des niches. De cette pièce partent deux chambres étroites destinées à accueillir les statuettes funéraires (oushebtis) et dont les murs portent la représentation. Au fond, une dernière petite pièce est coloriée d’offrandes (lits, cercueils, vases-canopes pour les entrailles) ; au-dessus de l’entrée , un double sphinx incarne le monde supérieur que traverse la barque solaire, figurée plus haut.

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